Le secteur bancaire n’est pas en reste, contre toute attente. Les bas salaires sont nombreux, a renchéri Mireille Herriberry, secrétaire fédérale FO-Banques et sociétés financières. Dans la branche AFB, trois niveaux de classification se situent désormais en dessous du Smic, et c’est inédit. La situation est la même dans la branche des sociétés financières. Les entreprises utilisent la politique salariale comme une simple variable d’ajustement financière, a expliqué la secrétaire fédérale. En février, FO a demandé aux ministères de l’Économie et du Travail d’intervenir face aux propositions indécentes du patronat des banques commerciales, se résumant alors à une proposition de hausse de… 1,6 % pour les seuls minima (2 000 salariés concernés), alors que le secteur a enregistré des résultats 2021 historiques. Sans retour ministériel. Les négociations se sont conclues par un procès-verbal de désaccord. Appuyée par une intersyndicale, FO exige une nouvelle ouverture des NAO 2022, et toujours une revalorisation générale des salaires
Appels à la grève
Dans les industries électriques et gazières, FO a décidé d’engager le rapport de force et appelle les personnels à la grève le 2 juin, dans le cadre d’une action interfédérale, pour envoyer un message clair aux employeurs sur la nécessité d’une revalorisation significative du SNB (salaire national de base). Alors que le salaire minimum a augmenté de 5,8 % depuis octobre 2021, les employeurs de la branche ont pris une décision unilatérale d’augmentation du SNB de 0,3 % au 1er janvier 2022. Il est inadmissible que le salaire brut d’entrée (NR 40, échelon 4) soit inférieur au Smic, et que l’ensemble de la grille salariale ne soit pas revalorisé par le biais d’une augmentation du SNB, a martelé Alain André, secrétaire général de la Fédération Énergies et Mines FO, pour qui les revalorisations salariales, c’est maintenant !. La FNEM-FO revendique une hausse de 5 % a minima.
Des deux premières journées du XXVe Congrès confédéral FO, le cas particulier du groupe Aéroports de Paris (ADP), au capital duquel l’État est majoritaire, restera l’un des plus emblématiques de l’austérité sans précédent imposée aux travailleurs. FO y appelle à la grève le 9 juin, pour exiger une hausse générale des salaires d’un minimum de 5 %, et endiguer les conséquences du PACT (plan d’adaptation des contrats de travail), qui a organisé en 2021 une baisse des rémunérations de l’ordre de 5 % en supprimant certaines primes, par le biais de signatures d’avenants au contrat de travail. Un énième coup de massue pour le personnel qui, depuis la pandémie, a subi un recours généralisé à l’activité partielle, puis 1 150 départs en 2021 (dont 700 non remplacés) dans le cadre d’une RCC (rupture conventionnelle collective). La direction motivait alors le PACT par la nécessité de réaliser des économies dans le contexte de baisse du trafic aérien. Un argument fallacieux pour FO [le trafic devant nécessairement reprendre, NDLR], qui n’a cessé d’exiger son retrait, notamment par la grève. Le PACT a été un chantage au licenciement. Les salariés refusant de signer l’avenant s’exposaient à un licenciement dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi, a rappelé Fabrice Criquet, secrétaire du syndicat FO-ADP.
Mais de « compensation » salariale dans le groupe ADP, il n’y en a toujours pas. Sans même parler de prise en compte de l’inflation galopante pour maintenir le pouvoir d’achat des agents, déjà entamé par le PACT. Les négociations NAO, courant janvier, se sont conclues par un procès-verbal de désaccord, la direction restant sur une proposition d’augmentation générale de… 0,5 %, outre l’engagement d’une négociation d’un accord d’intéressement. FO n’a rien lâché. Fort de la signature de 498 agents de toutes catégories et de toutes les plateformes (Roissy, Orly, Bourget et aérodromes secondaires) à sa lettre ouverte exigeant une augmentation générale de 5 %, le syndicat a obtenu en avril de rencontrer le P-DG, et son engagement à prendre des mesures de pouvoir d’achat… dans les quatre semaines.
On les attend encore ! Mais c’est maintenant, et aujourd’hui, que les salariés doivent passer à la station-service, payer leurs factures et leurs courses. C’est maintenant, et aujourd’hui, que nombre d’entre eux ont dû mal à finir le mois, à payer les factures, a tonné Fabrice Criquet à la tribune du XXVe Congrès confédéral en annonçant l’appel à la grève de FO-ADP le 9 juin. Sous les applaudissements.
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