Même s'il reste au-dessus de son niveau d'avant-crise, l'intérim connaît un «net essoufflement» de sa croissance depuis mars, du fait de la dégradation de la conjoncture mais aussi de nouvelles pratiques de recrutement dans le BTP, selon la fédération du secteur, Prism'emploi. En moyenne sur les quatre premiers mois de l'année, l'emploi intérimaire reste 3,3% au-dessus de la même période de 2019, avant la crise sanitaire, avec une moyenne de 757.830 équivalents temps plein (ETP).
Mais alors que les effectifs étaient encore en février en croissance de 13,3% sur un an, ils ne le sont plus que de 6,8% en avril. «On constate un sacré décrochage depuis mars. Nous étions optimistes au début de l'année mais la guerre en Ukraine et les difficultés d'approvisionnement de Chine ont douché nos espoirs», a déploré Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism'emploi lors d'un point presse mardi. «Nous sommes entièrement corrélés au PIB (produit intérieur brut). On ne crée pas d'emploi intérimaire avec une croissance nulle», a-t-elle insisté.
Par secteur, la croissance s'atténue fortement dans l'industrie (+6,4% en avril sur un an contre +18,3% en janvier) du fait des tensions sur les chaînes d'approvisionnement, notamment dans l'automobile. Le BTP est même en recul de 9% en avril mais cela pourrait s'expliquer par des changements de pratiques de recrutement. «Le BTP a développé l'apprentissage et a fidélisé ses apprentis en les recrutant en CDI. Avec les restrictions sanitaires, le BTP fait aussi moins appel à la main-d’œuvre étrangère», a expliqué Isabelle Eynaud-Chevalier.
Tendance positive dans les services
À rebours de ces tendances, la croissance s'accélère dans le commerce et les services du fait des besoins de recrutement dans le tourisme et l'hôtellerie-restauration. La fédération en a profité pour présenter plusieurs de ses revendications après les législatives. Sur le pouvoir d'achat, elle suggère que les indemnités de fin de mission (IFM) et de compensation de congés payés (ICCP) - qui majorent de 21% le salaire de l'intérimaire - ne soient plus soumises à cotisations pour les bas salaires en contrepartie d'une revalorisation salariale à négocier.
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