Jeudi 6 et vendredi 7 octobre, Renault Sandouville a été à nouveau contrainte de fermer faute d'approvisionnement de composants.
Depuis 2020, le syndicat Force Ouvrière (FO) estime à plus de 140 le nombre de jours non travaillés en lien avec la pénurie de composants semi-conducteurs à Renault Sandouville. « Et Sandouville devrait comme les autres sites Renault en France être ‘usine morte’ du 17 au 21 octobre », regrette Fabien Gloaguen, syndicaliste FO.
Si ce dernier sait que « rien ne peut être fait contre cette pénurie qui touche l’industrie automobile dans sa globalité », il soutient que son syndicat va prochainement « s’adresser directement au gouvernement pour alerter sur les départs des intérimaires en lien avec toutes ces fermetures et évidemment le manque à gagner pour eux. »
« Leur départ est légitime vu leur situation »
À Renault Sandouville, selon Fabien Gloaguen, « on travaille avec environ 900 intérimaires ». Les premières fermetures de l’usine en lien avec la pénurie de composants semi-conducteurs, « n’ont pas eu pour conséquence le départ des intérimaires. Mais cette fois, on voit bien qu’on n’arrive plus à les fidéliser. Leur salaire n’étant pas sécurisé et le nombre de jours de fermeture s’accumulant… leur départ est légitime. »
[Dans le cadre du chômage technique, seuls les intérimaires se trouvant en contrat au moment du passage en activité partielle peuvent toucher une indemnisation. Celle-ci représente 70 % de leur salaire brut. NDLR]
La fin de cette crise est espérée pour la fin de l’année 2022. Comme l’indiquait à 76actu la chercheuse Mathilde Aubry, il y a quelques mois, « le président d’Intel, la plus grosse entreprise de semi-conducteurs, estime que la pénurie durera jusqu’à au moins fin 2022. » Le syndicaliste espère que ce sera le cas, « sauf qu’une fois qu’on sera sortis de cette crise en lien avec la pénurie, nous pensons que nous aurons un sérieux souci de recrutement parce que rien n’aura été fait pour garder nos intérimaires. »
Pour ce dernier, « nous pensons que l’on s’engage dans un cercle très vicieux et qu’il faut justement dans ce contexte de difficultés de recrutement anticiper, tout le secteur automobile est concerné : c’est aux instanceset aux agences d'intérim de prendre leur responsabilité ».
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